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ARCHIVE - Cette interdiction ouvre la voie au Parlement libérien pour qu'il adopte une loi contre les MGF. Photo: Christian Charisius/dpa

Liberia : Les chefs traditionnels interdisent les MGF

Cette interdiction ouvre la voie au Parlement libérien pour qu’il adopte une loi contre les mutilations génitales féminines (MGF).

 

Dans une annonce qualifiée de révolutionnaire et historique, les chefs traditionnels du Liberia ont déclaré l’interdiction des mutilations génitales féminines (MGF), une pratique ancestrale néfaste et préjudiciable, profondément ancrée dans de nombreuses sociétés africaines. La déclaration a été faite par Zanzan Karwor, le président du Conseil national des chefs et des aînés du Liberia, lors d’un événement organisé dans la ville de Songay, le 6 février, à l’occasion de la Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des MGF.

 

« Par le pouvoir qui m’a été conféré par tous les chefs suprêmes des 15 divisions politiques du Liberia et signé par moi-même, les MGF sont interdites au Liberia », a déclaré Karwor. Deux organisations non gouvermentales (ONG) de défense des droits humains, Safe Hands for Girls et Equality Now, ont formé l’espoir que « cet effort louable des chefs traditionnels donnera un coup de pouce au Parlement libérien pour qu’il adopte enfin une loi contre les MGF », promettant de le soutenir dans l’élaboration d’une législation « solide ».

 

Quatre pays d’Afrique qui n’ont pas encore criminalisé spécifiquement les MGF

En effet, le Liberia est l’un des quatre pays d’Afrique qui n’ont pas encore criminalisé spécifiquement les MGF, avec la Somalie, le Mali et la Sierra Leone, ont rappelé les deux ONG dans un communiqué conjoint. Selon l’ONU, en l’absence d’interdictions légales qui criminalisent et punissent expressément les MGF et les interdisent tant pour les femmes que pour les mineurs, il n’est pas possible de mettre en place des « cadres de responsabilité et des sanctions disciplinaires » essentiels à la prévention et à l’éradication. Lors de l’événement organisé dans la ville de Songay, les « Zoes » (les exciseuses traditionnelles qui pratiquent les MGF), se sont engagées à abandonner cette pratique.

 

Dans une démonstration publique, elles ont déposé les outils qu’elles utilisent pour mutiler les filles, a-t-on rapporté. Désormais, les « centres d’héritage » serviront de lieu de subsistance alternatif pour les zoes qui abandonnent cette pratique, a-t-on ajouté. Fin janvier, le président du Liberia, George Weah, a exprimé son soutien à la mise en place de programmes de subsistance alternatifs pour les Zoes et les chefs traditionnels, qui sont payés pour pratiquer les MGF. Une partie de la stratégie consiste à leur trouver d’autres sources de revenus. Au Liberia, près de 32 pour cent des femmes et des filles ont subi des MGF, a-t-on poursuivi.

 

L’Afrique de l’Ouest et du Centre abrite de nombreux pays dans lesquels les MGF sont toujours particulièrement répandues, avec parfois un taux de prévalence nationale parmi « les plus élevés du monde », notamment la Guinée, la Sierra Leone, le Mali et la Gambie, à en croire le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP). Reconnues au niveau international comme une violation des droits de la personne, les MGF sont une pratique qui consiste à altérer ou léser les organes génitaux de la femme pour des raisons non médicales, d’après la même source.

 

Avec dpa-news

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