L’office de gestion des élections en Guinée vient d’inviter les partis politiques désireux de participer aux consultations législatives du 16 février 2020 à déposer leurs listes. Le juriste Mamadi III Kaba revient sur le processus. Selon lui, la Commission électorale nationale indépendante, (CENI) a établi un chronogramme conformément à ses différentes activités : « le dépôt des listes de candidatures en est une des étapes. C’est donc pour dire que c’est tout à fait conforme à la procédure qui s’y est. Mais à la seule limite que pour ces élections législatives qui sont des élections nationales, seuls les partis politiques légalement constitué peuvent présenter des candidats ».
Interrogé sur la concertation avec les partis politiques avant d’exécuter certaines étapes du processus. Il a indiqué que les acteurs concernés s’ils sont associés leurs avis est sollicité par la CENI. Cela ne peut être qu’un idéal. Mais pourtant, on ne peut pas en faire une exigence, cela n’est nullement prescrit par la loi ».
Revenant sur la candidature uninominale et nationale, le juriste d’expliquer que seul les partis politiques peuvent présenter des candidats. « Mais pour les 38 circonscriptions, il n’est pas obligé de présenter des candidats dans toutes les circonscriptions. Parce qu’il faut rappeler, que notre Assemblée nationale à 114 députés et ses 114 il y a 38 qui sont des députés uninominaux : les 5 communes de la ville de Conakry et les 33 préfectures. Donc c’est un choix qui revient à chaque parti politique de dire quelles sont des circonscriptions dans lesquelles, ils ont de fortes chances d’être élu ». Il souligne par ailleurs que c’est un scrutin majoritaire uninominal à un tour. Ainsi dit-il, la candidature qui obtient plus de voies dans une circonscription, c’est celui-là qui est élu député dans cette circonscription électorale. « Il est vrai qu’il est élu au même moment que son suppléant, les deux autres sièges des membres de l’Assemblée nationale sont élus à la représentation proportionnelle ». Chaque parti politique doit à cet effet, déposer une liste de 76 candidats.
Il fait remarquer que le représentant du peuple à trois fonctions : il représente le peuple à l’Assemblée nationale, il vote des lois et contrôle les actions gouvernementales.
« Ces fonctions sont exercées collectivement par l’ensemble des députés. Il faut que les concitoyens comprennent que le choix des députés ne les revient pas absolument. C’est un choix qui revient aux partis politiques. Je suis quand même d’accord que les militants peuvent être consultés par le bureau national du parti pour chercher la personne qui puisse quand même porter la voix. Mais dire que tel député n’a pas fait telle réalisation pour nous. Donc nous ne souhaitons plus qu’il soit candidat, c’est un choix qui revient aux partis politiques. Ceux qui font de tel reproche aux députés sortant, ils doivent le faire au sein de leur formation politique en adressant à ces griefs au bureau national de leur parti pour que ces revendications soient prises en compte ».
Puis de renchérir que ces derniers n’ont nullement pour fonction de réaliser une quelconque infrastructure. « Il n’a non seulement pas la compétence, mais il n’a pas les moyens. Le député peut faire par exemple des lobbies. Il peut attirer l’attention des pouvoirs publics sur la circonscription dont-il, est l’élu. Parce qu’il est élu pour que les préoccupations des populations à la base soient connues. Les réalisations des écoles, construire des routes, cela n’est pas dans le pouvoir d’un député ».
Kataco Katom