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Irlande du Nord: deuxième soirée de violences à Ballymena après une tentative de viol

Des heurts ont à nouveau éclaté entre manifestants et forces de l’ordre à Ballymena, en Irlande du Nord, dans la soirée du mardi 10 juin. Des heurts avaient déjà eu lieu la veille après l’inculpation de deux adolescents pour une tentative de viol contre une jeune fille.

Deuxième soirée consécutive de violences à Ballymena, dans le comté d’Antrim, en Irlande du Nord, où, lundi déjà, des habitations avaient été incendiées et 15 policiers blessés dans un quartier de cette ville de 31 000 habitants où vit une importante population immigrée.

Alors qu’un important dispositif policier avait été déployé sur place dans la soirée du mardi 10 juin, selon un journaliste de l’AFP, des centaines de manifestants, dont certains masqués, se sont malgré tout rassemblés et ont jeté des feux d’artifice et des bouteilles en verre sur les forces de l’ordre qui ont utilisé un canon à eau pour disperser les manifestants. « La police fait actuellement face à des troubles graves dans le quartier de Clonavon Terrace », a déclaré une porte-parole de la police, appelant à éviter cette zone.

Une partie des manifestants a commencé à se disperser une fois la nuit tombée, même si d’autres restaient près de barricades improvisées et en feu. Des troubles ont également été signalés à Belfast, la capitale de la province britannique.

« Il nous faut déménager, on ne sait pas ce qui peut se passer après »

Selon les médias britanniques, deux jeunes de 14 ans ont comparu lundi devant la justice pour une tentative de viol qu’ils sont soupçonnés d’avoir commis samedi. Ils se sont exprimés par l’intermédiaire d’un interprète roumain.

Les violences ont éclaté lundi soir à l’issue d’un rassemblement en soutien à la victime et à sa famille. Parmi les policiers blessés, certains ont dû être hospitalisés, ont indiqué les forces de l’ordre dans un communiqué. Un homme de 29 ans a été arrêté puis inculpé pour « comportement émeutier, trouble à l’ordre public, tentative de dommage criminel et résistance à la police », ont-elles également fait savoir.

« Cette violence était clairement motivée par des considérations raciales et visait une minorité ethnique, ainsi que la police », a déclaré Ryan Henderson, un responsable de la police de la province britannique, en condamnant ces attaques « dans les termes les plus fermes ». Lors d’une conférence de presse dans l’après-midi, il s’est inquiété de « la montée des attaques haineuses à caractère racial en Irlande du Nord ».

« La nuit dernière, c’était insensé, tellement de gens sont venus ici pour mettre le feu à cette maison », a raconté mardi à l’AFP Cornelia Albu, 52 ans, une ressortissante roumaine habitant en face de l’une des habitations incendiées. « Ma famille a été vraiment effrayée. Maintenant, il nous faut déménager, car on ne sait pas ce qui peut se passer après cela », a ajouté cette mère de deux enfants, employée dans une usine et qui vit en Irlande du Nord depuis neuf ans. Elle se demande toutefois « si quelqu’un acceptera de les loger car (ils sont) roumains ».

Plusieurs émeutes depuis l’été 2024

Lundi soir, à l’issue du rassemblement qui avait commencé dans le calme, des individus cagoulés ont construit des barricades dans la rue et attaqué des maisons, avant de s’en prendre aux forces de l’ordre, en jetant dans leur direction des cocktails Molotov et des briques notamment, indique la police. Quatre maisons ont été endommagées par des incendies, selon la police. D’autres habitations et commerces ont vu leurs fenêtres brisées et leurs portes enfoncées. Des vidéos sur les réseaux sociaux montrent des individus masqués forcer des portes, briser des fenêtres d’habitations et jeter des projectiles vers des véhicules de police lundi soir.

Comme d’autres endroits du Royaume-Uni, l’Irlande du Nord a été secouée l’été dernier par des émeutes anti-immigration à la suite des meurtres de trois fillettes dans une attaque au couteau, dans le nord-ouest de l’Angleterre. Pour un habitant, Mark, 24 ans, qui n’a pas voulu donner son nom de famille, la tentative de viol pendant le week-end était « juste une étincelle ». « Les étrangers ici ne sont pas respectueux des gens du coin, ils viennent sans s’intégrer », affirme-t-il.

« Ballymena a une importante population immigrée, beaucoup de gens travaillent dans la ville et fournissent un excellent travail », a déclaré le maire, Jackson Minford, à l’AFP. Downing Street a jugé « très préoccupants » les incidents, exprimant son soutien aux victimes des violences et aux policiers blessés.

Avec AFP

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