En Centrafrique, au moins 29 élèves ont trouvé la mort et 260 blessés ont été pris en charge dans différents hôpitaux de Bangui, la capitale. C’est le bilan provisoire d’un drame survenu mercredi 25 juin, alors que plus de 5 300 candidats composaient pour le baccalauréat au lycée Barthélémy Boganda. Selon le ministère de l’Éducation, la tragédie est liée à l’explosion d’un transformateur de l’ENERCA, la société nationale d’énergie. La détonation a provoqué des scènes de panique et de bousculade, les élèves craignant un incendie généralisé.
Devant le portail principal du lycée Barthélémy Boganda, des bougies allumées sont étalées au sol. Enoch, l’un des candidats inconsolables, revient sur les lieux avec des rameaux. « On est là pour soutenir ceux qui ont perdu leur proche, et nos amis qui ont laissé leur vie. L’idéal, c’est de rester ensemble dans ce moment de malheur. »
Il ne comprend toujours pas pourquoi les agents de l’ENERCA ont fait le mauvais choix de réparer ce transformateur en plein pendant les examens. « On était en train de composer. Normalement, ils devaient attendre la fin des épreuves pour venir et réparer ce transformateur et faire ce travail sans risques. »
« Il était tombé, piétiné à la tête au moment des bousculades »
Les yeux remplis de larmes, Hervé jette son stylo et fait des gestes d’adieu à son camarade Mermoz. « Je suis là pour honorer sa mémoire. Il était mon voisin sur le table-banc. Il était tombé, piétiné à la tête au moment des bousculades. Je n’ai plus le courage de réviser mes leçons, ni de poursuivre cet examen. »
Toutes les entrées de l’établissement sont bloquées par les forces de l’ordre, il est impossible d’accéder au bâtiment. Gamien ne trouve pas les mots. « L’explosion était comme un tremblement de terre. Nous réclamons la prise en charge des blessés et des funérailles des personnes décédées. Nous pensons que toutes les personnes impliquées doivent avoir un accompagnement psychologique. C’est aussi important qu’une stèle soit créée à l’entrée du bâtiment avec le nom de toutes les victimes qu’on n’oubliera jamais. »
Trois jours de deuil national
Le président du centre d’examen a, lui aussi, succombé, selon les autorités, des suites du traumatisme. De nombreuses familles réclament désormais des garanties de sécurité avant toute reprise des épreuves.
Depuis Bruxelles, où il est en déplacement, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a décrété trois jours de deuil national. Il a adressé ses condoléances aux familles des victimes dans une vidéo publiée ce jeudi matin sur son compte Facebook.
De son côté, l’opposition du BRDC a, pour sa part, dénoncé hier soir « l’irresponsabilité des autorités », voyant dans l’incident le « symptôme d’un État démissionnaire ».
Avec RFI