𝐆𝐮𝐢𝐧𝐞́𝐞 : 𝐮𝐧 𝐩𝐥𝐚𝐧 𝐞́𝐧𝐞𝐫𝐠𝐞́𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐝𝐞 𝐠𝐫𝐚𝐧𝐝𝐞 𝐞𝐧𝐯𝐞𝐫𝐠𝐮𝐫𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐦𝐨𝐝𝐞𝐫𝐧𝐢𝐬𝐞𝐫 𝐥𝐞 𝐬𝐞𝐜𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐞𝐭 𝐠𝐚𝐫𝐚𝐧𝐭𝐢𝐫 𝐥’𝐚𝐜𝐜𝐞̀𝐬 𝐮𝐧𝐢𝐯𝐞𝐫𝐬𝐞𝐥 𝐝’𝐢𝐜𝐢 𝟐𝟎𝟒𝟎

Dans une interview accordée au 𝐌𝐚𝐠𝐚𝐳𝐢𝐧𝐞 𝐄𝐧𝐞𝐫𝐠𝐲 𝐓𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐚𝐥,𝐥𝐞 𝐌𝐢𝐧𝐢𝐬𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐥’𝐄́𝐧𝐞𝐫𝐠𝐢𝐞, 𝐍𝐚𝐦𝐨𝐫𝐲 𝐂𝐚𝐦𝐚𝐫𝐚, a présenté la stratégie nationale visant à renforcer les infrastructures, diversifier le mix énergétique et attirer les investissements privés et étrangers.

La Guinée a besoin d’investissements importants dans ses réseaux de production, de transport et de distribution pour assurer un approvisionnement fiable et de qualité, indispensable au développement économique et social.

Selon 𝐥𝐞 𝐌𝐢𝐧𝐢𝐬𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐥’𝐄́𝐧𝐞𝐫𝐠𝐢𝐞, 𝐍𝐚𝐦𝐨𝐫𝐲 𝐂𝐚𝐦𝐚𝐫𝐚, les priorités concernent les barrages hydroélectriques, les centrales thermiques au gaz, l’énergie solaire et les micro-barrages. «𝐂𝐡𝐚𝐪𝐮𝐞 𝐦𝐚𝐢𝐥𝐥𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐜𝐡𝐚𝐢̂𝐧𝐞 𝐝𝐨𝐢𝐭 𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐫𝐞𝐧𝐟𝐨𝐫𝐜𝐞́ 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐞́𝐯𝐢𝐭𝐞𝐫 𝐭𝐨𝐮𝐭𝐞 𝐩𝐞𝐫𝐭𝐮𝐫𝐛𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 », a-t-il insisté.

Un plan directeur jusqu’en 2035 fixe les besoins à 𝟑 𝟎𝟎𝟎 𝐌𝐖 supplémentaires dans les cinq prochaines années et 𝟏𝟎 𝟎𝟎𝟎 𝐌𝐖 d’ici 15 ans, dont 70 % issus de sources renouvelables.
Parmi les projets phares figurent les barrages de 𝐆𝐫𝐚𝐧𝐝 𝐊𝐢𝐧𝐤𝐨𝐧 (𝟐𝟗𝟏 𝐌𝐖), 𝐊𝐨𝐮𝐤𝐨𝐮𝐭𝐚𝐦𝐛𝐚 (𝟐𝟗𝟒 𝐌𝐖), 𝐌𝐨𝐫𝐢𝐬𝐬𝐚𝐧𝐚𝐧𝐤𝐨 (𝟏𝟎𝟎 𝐌𝐖), 𝐥𝐞 𝐛𝐚𝐫𝐫𝐚𝐠𝐞 𝐩𝐨𝐥𝐲𝐯𝐚𝐥𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐅𝐨𝐦𝐢 (𝟗𝟎 𝐌𝐖) 𝐞𝐭 𝐮𝐧 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐥𝐞𝐱𝐞 𝐡𝐲𝐛𝐫𝐢𝐝𝐞 𝐝𝐞 𝟏𝟐𝟎 𝐌𝐖 𝐚̀ 𝐊𝐚𝐤𝐚𝐫𝐚.
Des centrales solaires et des systèmes de stockage sont également prévus pour diversifier le mix énergétique et stabiliser le réseau.

La stratégie repose sur le développement des énergies renouvelables, principalement l’hydroélectricité et le solaire, tout en explorant les corridors éoliens. Mais, souligne Camara, « comme le solaire et l’éolien sont intermittents, leur déploiement doit être accompagné de solutions de stockage ».

L’atteinte de l’accès universel à l’énergie d’ici 2040 passe, selon lui, par un engagement fort du secteur privé. Les partenariats public-privé (PPP) et les producteurs indépendants d’électricité (IPP) sont considérés comme essentiels pour financer, produire et distribuer l’électricité.

Cette politique énergétique est également liée au secteur minier. La Guinée, riche en bauxite, fer et or, impose désormais le traitement local des minerais. Les besoins des grandes compagnies minières dont entre autres : SAG, CBG, RUSAL, Winning Consortium Simandou et Rio Tinto ont été intégrés aux plans d’infrastructures.

Enfin, la Guinée mise sur la coopération internationale. Un accord signé en août avec la Turquie prévoit de renforcer les investissements privés, de développer des projets conjoints dans l’énergie, les mines et la logistique, et de promouvoir la collaboration technique sur le marché de l’électricité guinéen.