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RDC: plusieurs dizaines de morts dans l’effondrement d’un pont de fortune sur le site minier de Kalando

Une trentaine de personnes au moins sont décédées dans l’effondrement d’un pont de fortune sur le site minier de Kalando, à une quarantaine de kilomètres de Kolwezi, dans la province de Lualaba, en RDC, samedi 15 novembre. Un bilan qui reste encore provisoire à ce stade alors que les recherches pour tenter de retrouver des disparus se poursuivent.

La majorité des victimes sont des creuseurs artisanaux. Kalando, en effet, est une mine de cuivre semi-industrielle. Située dans le village de Mulondo, dans le territoire de Mutshatsha (sud-est de la RDC), elle est exploitée à la fois par des creuseurs artisanaux et par le groupe minier Pajeclem, sous protection militaire.

Alors que les autorités de la province de Lualaba évoquent un bilan de 34 morts correspondant au nombre de corps repêchés et transférés à la morgue, l’association locale des creuseurs artisanaux avance pour sa part un chiffre plus élevé : 49 morts et plusieurs dizaines de disparus.

À ce stade, les causes du drame survenu samedi en fin de matinée restent également sujettes à caution, plusieurs explications étant avancées. « Malgré l’interdiction formelle d’accès au site en raison des fortes pluies et des risques d’éboulement, les creuseurs clandestins ont forcé l’entrée dans la carrière », a ainsi assuré Roy Kaumba Mayonde, le ministre provincial de l’Intérieur, dans une déclaration à la presse dimanche 16 novembre. La « traversée précipitée des creuseurs » a ensuite provoqué l’effondrement d’un pont artisanal qu’ils avaient construit pour traverser une tranchée inondée délimitant le site, a-t-il poursuivi.

Dispute entre creuseurs et militaires

Mais selon plusieurs sources au sein des creuseurs artisanaux et de la société civile de Lualaba, la catastrophe serait plutôt lié à un mouvement de panique provoqué par les militaires en charge de la protection du site minier. À la suite d’une dispute, les soldats auraient tiré sur les mineurs pour les disperser. « Des creuseurs continuaient à arriver : c’est là qu’ils ont commencé à tirer sur les gens. Et là c’était le chaos ! Dans cette situation de sauve-qui-peut, de nombreuses personnes se sont retrouvées en train de marcher les unes sur les autres en tombant », raconte l’un d’eux tandis qu’un autre confie : « Les militaires nous ont attaqués alors qu’ils reçoivent la moitié de notre production. Maintenant, il faut leur dire de partir et d’arrêter de prendre nos biens. Nous n’allons pas céder ! ».

Gouverneure de la province de Lualaba, Fifi Masuka affirme quant à elle que tout est fait pour soutenir les victimes et comprendre comment l’accident s’est produit. « La stabilité du massif rocheux est peut-être en cause : les grandes pluies ont pu rendre les sols glissants […]. Comme je l’ai dit, les enquêtes se poursuivent, nous allons établir les responsabilités », a-t-elle pour sa part déclaré.

Alors que plusieurs dizaines d’autres personnes seraient toujours ensevelies dans la mine selon la société civile, une délégation du gouvernement provincial et du Service d’assistance et d’encadrement de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (Saemape) s’est rendue sur les lieux. Lors de cette visite, les autorités locales ont indiqué que les recherches pour tenter de retrouver les disparus allaient se poursuivre. Elles ont aussi annoncé la suspension des activités du site.

 

Avec AFP

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