Les États-Unis sont engagés dans un « conflit armé » contre les cartels du narcotrafic, a décrété Donald Trump dans une notice envoyée par le Pentagone au Congrès, qui vise à appuyer légalement les opérations récentes de Washington au large du Venezuela.
Fin août, plusieurs navires militaires américains ont été déployés dans la mer des Caraïbes, et ont causé la destruction d’au moins trois embarcations dans cette zone. Aux États-Unis, comme la loi l’exige en cas d’emploi de la force, la présidence américaine vient d’adresser une note au Congrès. Selon cette note, Donald Trump a « déterminé » que les États-Unis étaient partis prenants d’un conflit armé contre des groupes hostiles non étatiques, rapporte notre envoyé spécial à Washington, Vincent Souriau.
Le texte estime que les États-Unis ont atteint un seuil critique qui nécessite l’emploi de la force, aussi bien pour se défendre que pour défendre les autres vis-à-vis de ce que la Maison Blanche décrit comme « les assauts répétés d’organisations désignées comme terroristes ».
Les parlementaires américains réclamaient depuis des semaines des explications et une base légale pour justifier les frappes contre plusieurs embarcations au large du Venezuela le décès d’au moins dix-sept personnes associées au trafic de drogue. Mais les juristes restent sceptiques puisque d’une part, cet avis ne cite aucune organisation précise et d’autre part, il est difficile d’attribuer aux cartels de la drogue des actions coordonnées contre les intérêts américains.
Les services de la présidence répondent que le trafic de drogue cause la mort de dizaines de milliers de citoyens américains chaque année, mais ne fournissent aucun élément sur la manière dont ces trafiquants emploieraient la force contre les États-Unis.
Le Venezuela lance des exercices militaires en réponse aux opérations américaines
Aux États-Unis, la Constitution dispose que seul le Congrès a la capacité de déclarer la guerre, jetant encore le doute sur la validité d’une déclaration de « conflit armé » aussi vaste.
Washington a accusé le président vénézuélien Nicolas Maduro et son gouvernement d’être à la tête d’une vaste organisation de trafic de drogue vers les États-Unis.
Caracas dément vigoureusement ces accusations et, en réponse au déploiement américain considéré comme une « menace militaire », a lancé des exercices militaires et la mobilisation de réservistes.
Avec RFI