A la suite de la sortie des sept (7) commissionnaires démissionnaires de la Commission électorale indépendante (CENI) portant des accusations contre le président de cette institution et la façon dont le fichier électoral est établi, Bakary Mansaré, le vice-président de la CENI s’est engagé à rétablir la vérité. C’était hier mardi, 23 décembre au cours d’un court entretien qu’il a bien voulu nous accorder.
D’entrée, M. Mansaré a indiqué qu’il saisie cette occasion pour rétablir les faits sur certaines préoccupations qui font objets de débats au tour de leur Institution chargée d’organiser les élections en Guinée. Notamment la gestion de la CENI par le président, Me Amadou Salif Kébé. « Je voudrais vous dire à l’entame, que depuis l’installation de cette nouvelle équipe, il y a des procédures de fonctionnement à partir desquelles, nous avons toujours pris des décisions. Il faut le rappeler que la loi sur la CENI a mis au sein de cette Institution des instances. Comme la réunion des départements, des bureaux et puis, il y a la plénière souveraine. Quotidiennement, la CENI a travaillé en suivant ce mécanisme de prise de décisions avec l’ensemble du personnel technique élargit aux commissaires au niveau des départements. Où chaque sujet à aborder sous le processus du fonctionnement était débattu. Et, le rapport est soumis au bureau par l’intermédiaire du monsieur président de la CENI, Me Salif Kébé. Le bureau qui est une instance, tient ses réunions périodiques. Ensuite, ses travaux font l’objet d’une présentation en pépinière si c’est jugé nécessaire. Toutes les activités au niveau du chronogramme que nous avons exécutées jusqu’à ici, fonctionnent comme ça », a-t-il expliqué.
A l’extérieur, poursuit-il, même si ce rapport est déversé au niveau de la plénière, « nous avons aussi des concertations larges via au Comité inter-partie( CIP) qui résume l’ensemble des activités où nous venons écouter, échanger avec l’ensemble des acteurs, prendre en considération le regard extérieur d’experts des parties prenantes sur les activités qui sont en cours d’exécution. Les recommandations qui sont issues de ça à travers des mécanismes scientifiques que nous mettons en place, une Commission est mise en place pour filtrer, faire la synthèse, tous ces travaux sont déversés au niveau de la plénière. »
Sur la même lancée, le premier vice-président de préciser qu’au sein de son institution, il y a un temps pour les travaux techniques mais un autre pour la prise de décision. « M. Kébé prend les décisions en fonction du choix de la majorité. D’ailleurs, parfois, à plusieurs reprises, il ramène les mêmes questions s’il trouve qu’il y a une minorité qui ne satisfaite par rapport aux recommandations données. Les mêmes questions revenaient une fois, deux, trois fois dans le but d’écouter l’ensemble des commissaires et, une fois que le consensus est trouvé, les travaux sont exécutés par les commissaires. Au-delà de ce mécanisme qui est prévu par les lois et les règlements intérieurs en vigueur, nous avons dans chaque département, un commissaire et son deuxième où toutes les tendances à l’interne sont prises en considération dans le fonctionnement de chaque département. En plus de ces répartitions, il y a les démembrements où chaque commissaire est désigné aussi superviseur de deux ou trois préfectures. Ce dernier représente la CENI dans les activités électorales dans les localités qui dépendent de ses attributions. C’est pour dire que les décisions sont prises de façon globale et l’adhésion de l’ensemble des commissaires », a justifié M. Mansaré .
« L’enrôlement que nous avons effectué n’a pas échappé à cette règle . Ce sont des mécanismes, des dispositions qui sont établis et qui bousculent les habitudes, dérangent les intérêts illégaux. L’essentiel est que le travail se fasse suivant le principe éthique qui résulte le fonctionnement d’une institution comme la CENI à l’instar des CENI des autres pays », a confié Bakary Mansaré.
De la façon dont le travail a été préparé, « La salle de réunion où on tient les conférences de presse a servi de cadre pendant 5 jours de 8hà 00heure. Le mode opératoire a été défini en tenant compte de toutes les éventualités qui peuvent se passer sur le terrain. Cette opération a été aussi définie par l’ensemble des commissaires. Je précise que la présidence de ces réunions de départements est co-présidée les deux vices- présidents dont le second vice-président est Bano Sow. C’est pour dire que l’opération a été enclenchée sur le terrain et dès après, l’objectif était d’abord reflété sur le fichier électoral 2018. Notamment : les nouvelles instructions, les corrections par rapport aux anomalies, la radiation des personnes décédées c’est ça la révision ».
Dans la recherche de la perfection, notre interlocuteur a ajouté qu’ il y a un dispositif administratif avec une abondante ressources humaines, matérielles pour accompagner ce processus de révision depuis les quartiers, les districts , les sous-préfectures, la commune et au niveau central. Et, en plus, la CENI a mis des mécanismes de remonter des anomalies et des contrôles en amont et en aval. « Ce travail a été fait par l’ensemble des commissaires. Nous étions en pleine révision des listes électorales et on attendait encore à nous retrouver en plénière pour traiter les leçons sur le travail. Mais, malheureusement, sept commissaires ont annoncé leurs retraits du chronogramme. Cependant, ce que nous avons noté et qui est désastreux, c’est le fait de pouvoir tenir des propos diffamatoires sous le processus, de jeter des propos nuisibles pire des propos qui cherchent à faucher la perception positive de la population analphabète sous le travail que toutes parties prenantes et la CENI ont accompli », a-t-il regretté.
Monsieur Mansaré a estimé en suite que : « Nos collègues démissionnaires se sont mis en marge des lois et règlement intérieur de l’institution. Vous conviendrez avec moi, qu’ils doivent être aussi en mesure d’assumer la responsabilité administrative qui peut en découler. Nous, au niveau de la CENI, après avoir pris acte de cette déclaration, nous avons pu pour des questions organisationnelles de l’ensemble des ressources que nous disposons au tour du processus électoral qui reste, établir des dispositifs sous note circulaire, administrative pour des questions opérationnelles du travail. Mais, ça ne signifie pas qu’ils ne sont pas des commissaires. Nous sommes obligés de nous réorganiser pour pouvoir continuer. Nous les invitons à la retenue, à un meilleur sentiment parce que, notre objectif c’est de poursuivre le travail que nous avons conçu ensemble.»
Clôturant son intervention, le vice-président de la CENI a rassuré qu’il est important que les parties prenantes sachent que la CENI est engagée à organiser des élections législatives inclusives, justes, fiables. « Ce travail ne se fait qu’à travers des lois et des dispositions, le respect du principe d’éthique qui gouverne notre institution. »
Moubaillo Diallo