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L’avis du président Mohamed Cissé de La Nouvelle Guinée (LaNG) sur la prise du pouvoir par l’armée

Je me suis réveillé en observant la circulation comme tout guinéen, on a vu la ville calme, ce qui est à apprécier après 4h d’angoisse.

Etre pour ou contre le coup d’Etat, là n’est pas la question. Dès que vous êtes élu démocratiquement dans un pays, et que vous décidez de conserver le pouvoir par les armes, ne soyez pas étonné d’être dégagé par les armes. Ce qui est arrivé était prévisible. On a tout fait, on a parlé au président de la République, il s’est entêté; Il a eu un orgueil fou et ça nous a emmené ce qui est en train de se passer aujourd’hui.

Vous savez, les dix dernières années de gestion ont été catastrophiques : il y a les deniers publics qui ont été pillés, on ne peut pas laisser tout ça passer comme si rien n’était. On ne veut pas qu’il y ait des règlements de compte mais, tous ceux qui ont géré les biens de l’Etat doivent rendre compte. Tout ce que nous demandons, c’est de faire en sorte que la quiétude soit là, mais aussi ne pas accepter qu’il y ait de l’impunité. C’est ce qui est en train de fatiguer la Guinée.

Quand vous décidez de changer la constitution, vous donnez la possibilité aux militaires de revenir au pouvoir, je l’ai dit depuis le référendum du mars dernier. J’avais dit qu’on vient de donner le pouvoir dans un plateau d’or aux militaires. Quand vous décidez de changer la constitution, cela veut dire que vous voulez mourir au pouvoir ; et quand vous mourez au pouvoir, l’armée va le prendre. C’est ce qui s’est passé. Vu que la population était fatiguée à cause de l’augmentation du prix du carburant, à cela s’ajoute à la situation chaotique laissée par la crise laissée par la Covid-19, tout ça pousse la population dans une pauvreté extrême, et elle en avait marre. Aujourd’hui, voir un autre groupe à la tête du pays, cela nous pousse à les écouter et voir ce qui va se passer après. On n’applaudit pas mais, je pense que cette situation nous tire d’affaires. Nous voulons que les discours qui sont en train d’être tenus par le colonel et ses hommes soient traduits par des actes.

Le nombre d’années de transition m’intéresse très peu. Ce qui gâte la Guinée, c’est que chacun veut être au pouvoir sans que les choses ne soient dans les normes. On s’est précipités en 2010 et on a vu ce que cela a donné. Tout ce qui devrait être fait n’a pas été fait. On s’est retrouvé avec une transition qui n’avait pas été soumise au référendum et cela a donné la possibilité à Alpha Condé de proposer une autre constitution. Je pense qu’il faut leur laisser le temps. Si ça peut prendre 3 ans ou 4 ans, je ne trouve pas de problème. Il faut que le travail soit bien fait et que tout soit mis en place pour éviter que la Guinée ne retrouve plus une transition militaire.

Interview sur FIM FM décryptée par la Cellule de Communication de LaNG

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