Afrique du Sud : Vers la production d’un kérosène durable

Le développement d’un carburant durable d’aviation est la clé d’une décarbonisation durable de l’industrie aéronautique.

Par Elyes Jouini

Le ministère fédéral allemand de l’Économie et de la protection du climat (BMWK) a alloué une subvention de 15 millions d’euros pour financer un projet portant sur la production, en Afrique du Sud, de kérosène durable à partir de l’hydrogène vert. Dénommé « HyshiFT », ce projet est porté par un consortium de quatre partenaires œuvrant à produire un carburant durable d’aviation (sustainable aviation fuel, SAF), connu aussi sous le nom d’E-Kérosène.

Il s’agit de Linde, une multinationale fondée en Allemagne et spécialisée dans la production de gaz industriel, d’ENERTRAG, un groupe industriel allemand spécialisé dans la production d’électricité à partir de l’éolien, et de deux entreprises sud-africaines : Sasol et Hydregen. Le projet HyshiFT prévoit la construction d’un électrolyseur de 200 pour la production d’hydrogène renouvelable qui servira à convertir une installation existante de production de kérosène afin qu’elle fonctionne à l’avenir de manière plus écologique.

Contrairement au kérosène conventionnel dérivé de matières premières fossiles, le SAF peut être fabriqué à partir d’hydrogène vert et de sources durables de dioxyde de carbone. D’après Linde, l’objectif de consortium HyShiFT est de produire, chaque jour, 50 000 tonnes d’E-Kérosène, une quantité suffisante pour alimenter deux vols quotidiens entre l’Allemagne et l’Afrique du Sud. Une partie de l’hydrogène produit par le consortium sera exportée vers l’Allemagne, a indiqué le BMWK.

Une « réelle alternative au kérosène fossile »

Le secteur de l’aviation est responsable d’environ 12 pour cent de toutes les émissions liées au transport, a rappelé HyshiFT. En 2021, l’Association du transport aérien international (IATA), s’est engagée à atteindre zéro émission nette de carbone, d’ici 2050. Pour la compagnie aérienne privée allemande Lufthansa, le SAF est « la première réelle alternative au kérosène fossile ».

En effet, « il est la clé du trafic aérien neutre pour le climat et peut alimenter les avions sans que des changements ne soient nécessaires sur les infrastructures existantes », selon Lufthansa. Le SAF est, pour l’instant, trois à cinq fois plus cher que les carburants fossiles. Mais, sur le long terme, une demande élevée accélérera la création de sites de production plus importants et plus efficaces, ce qui mènera à des prix comparables à ceux des carburants fossiles, affirme la compagnie allemande.

Avec dpa-news