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« Le G5 a besoin du Mali et le Mali a besoin du G5 »

Le politologue Ahmedou Ould Abdallah, président du centre de recherche 4S à Nouakchott, explique pourquoi la Mauritanie appelle le Mali à revenir au sein du G5 Sahel. Interview.

A l’occasion de  l’Assemblée générale de l’Alliance Sahel, hier [10.07.23], à Nouakchott, le président mauritanien a de nouveau appelé le Mali à rejoindre le G5 Sahel.

Les autorités de transition malienne ont décidé de se retirer, en mai 2022, de cette structure sous-régionale de lutte contre le terrorisme. Et ont retiré un mois plus tard leurs soldats de la brigade d’intervention du G5.

Le politologue Ahmedou Ould Abdallah, président du centre de recherche 4S à Nouakchott, et lui-même ancien chef de la diplomatie mauritanienne, estime qu’en effet, le Mali doit dépasser les tensions actuelles et reconnaître qu’il a besoin, sur le long terme, de coopérer avec les autres Etats sahéliens, tout comme ses voisins aussi ont besoin du Mali.

Interview avec Ahmedou Ould Abdallah

Pourquoi la Mauritanie a-t-elle appelé le Mali à réintégrer le G5-Sahel?

La Mauritanie souhaite le retour du Mali [au sein du G5-Sahel] pour des raisons multiples. D’abord de proximité humaine, géographique. C’est le pays avec lequel nous avons la plus grande frontière terrestre.

Il y a un problème d’actualité aujourd’hui: la réunion de l’Otan, à Vilnius. Je ne veux pas exagérer, comparer ce qu’on ne peut pas comparer, mais il n’y a pas de continuité géographique entre les Etats-unis et l’Europe. En revanche, il y a bien une continuité humaine, culturelle, comme celle qui existe entre le Mali et le G5.

Il est très bon d’avoir cette continuité géographique, mais si le Malil décide pour des raisons qui lui sont propres de ne pas le [rejoindre], le G5 doit continuer à exister. Et le plus grand bénéficiaire du G5, c’est le Mali. Les gens qui ont fait les plus grands succès contre l’instabilité au Mali en 2012, 2013 et 2014, ce sont les forces tchadiennes. Or le Tchad n’a pas de frontière avec le Mali.

Le G5 continue-t-il réellement d’exister, de poursuivre ses activités, y compris depuis le départ du Mali en mai 2022, et surtout depuis le retrait des soldats maliens, qui représentait plus d’un quart de la force conjointe du G5?

Le Mali a besoin de ses forces pour lui-même. Il a besoin de forces étrangères pour soutenir le pays. Les mésententes temporaires ne doivent pas fonder la politique extérieure ou de défense. Je pense – et j’espère – que la présidence allemande [de l’Alliance Sahel], qui est très ouverte, qu’on ne peut pas accuser de tel ou tel passé qu’on peut attribuer, à tort ou à raison à d’autres pays, que la présidence allemande sera efficace, effective pour nous aider à avancer.

Est-ce que c’est possible pour le G5 d’avoir des succès sans le Mali ?

Tout-à-fait. Il n’y a aucun pays qui soit indispensable, mais on a toujours besoin d’un grand nombre d’alliés et de pays amis à un moment où [le Mali] fait face à une grave crise, par le retrait des troupes des Nations unies et à ce problème d’un vide économique à partir de ces semaines et jusqu’au31 décembre.

 

Avec DW

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