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Iran: Au moins 103 morts dans deux explosions près de la tombe de Qassem Soleimani

Au moins 103 personnes ont été tuées et plusieurs dizaines blessées dans deux explosions survenues mercredi à Kerman, où se déroulait une cérémonie en mémoire de l’ancien chef de la force al-Qods, Qassem Souleimani. Un bilan rapidement revu à la hausse et des explosions qualifiées d’ « attaque terroriste » par la télévision iranienne. Téhéran décrète jeudi une journée de deuil. Le président iranien condamne l’attentat « odieux ».

Une énorme explosion a été entendue près de la mosquée Saheb al-Zaman, où se trouve la tombe de Qassem Soleimani, à Kerman, sa ville natale, dans le sud de l’Iran, a annoncé la télévision d’État, avant d’ajouter qu’une autre explosion avait retenti quelques minutes plus tard.

 

« L’incident est une attaque terroriste », a déclaré la télévision d’État, citant Rahman Jalali, adjoint au gouverneur de la province de Kerman, dans le sud de l’Iran.

Le bilan s’alourdit d’heure en heure, rapporte notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi. Le ministre de l’Intérieur vient d’intervenir à la télévision iranienne : il affirme que la vengeance de l’Iran sera très dure. Toutefois, il n’a accusé aucun groupe ni aucun État, en particulier Israël, mais d’autres responsables commencent à affirmer que l’État hébreu est derrière ce double attentat.

Ce double attentat intervient quelques jours après l’assassinat d’un haut commandant des Gardiens de la révolution lors d’une frappe israélienne à Damas, ce qui va certainement envenimer encore la situation dans la région.

Les deux explosions se sont produites à quelques minutes d’intervalle pour faire le maximum de victimes. La foule visée participait à une cérémonie pour commémorer la mémoire du général Qassem Souleimani, l’ancien chef de la force al-Qods des Gardiens de la révolution, qui avait été assassiné par des Américains lors d’une frappe menée par des drones tout près de l’aéroport de Bagdad. Il était chargé des opérations extérieures des Gardiens, notamment en Syrie et en Irak.

Cette foule s’était réunie dans la ville de Kerman, qui était la ville natale de Qassem Souleimani, et se rendait sur la tombe de ce dernier. Selon les médias officiels, aucun responsable ne fait partie des victimes, c’est ce qu’on a comme information pour l’instant. Les deux bombes ont été actionnées, toujours selon les médias locaux, à distance.

Le général Souleimani a joué un rôle de premier plan dans la guerre en Syrie pour soutenir le régime du président Assad et combattre le groupe État islamique. Il avait aussi été en première ligne pour aider et armer les groupes palestiniens du Hamas et du Jihad islamique, ainsi que le Hezbollah ou encore les milices chiites en Irak et en Syrie.

Il est probable que les autorités iraniennes vont accuser Israël d’être derrière ces attentats qui se sont produits à Kerman, ce qui pourrait envenimer encore la situation dans la région.

L’agence semi-officielle Nournews a rapporté que plusieurs bonbonnes de gaz avaient explosé sur la route conduisant au cimetière où avait lieu la cérémonie commémorative pour le 3ᵉ anniversaire de la mort de Qassem Soleimani. Ce dernier, chef de l’unité d’élite des Gardiens de la Révolution iranienne, et Abou Mahdi al Mouhandis, commandant d’une milice irakienne, ont tous deux été tués dans une frappe contre leur convoi à l’aéroport de Bagdad, le 3 janvier 2020.

Le président Donald Trump avait déclaré à l’époque avoir ordonné la frappe en réponse à des attaques contre les intérêts américains en Irak. En riposte, l’Iran avait tiré des missiles sur des bases abritant des soldats américains en Irak.

 

Début décembre 2023, un tribunal iranien a condamné le gouvernement américain à payer près de 50 milliards de dollars de dommages et intérêts pour avoir assassiné le général Qassem Soleimani.

Le président russe Vladimir Poutine a condamné mercredi l’attentat « choquant par sa cruauté ».

 

« L’assassinat de personnes pacifiques visitant un cimetière est choquant par sa cruauté et son cynisme », a-t-il déploré dans un message envoyé à son homologue iranien, Ebrahim Raïssi, et à l’ayatollah Ali Khamenei, selon le Kremlin. « Nous condamnons fermement le terrorisme sous toutes ses formes », a ajouté le président russe pour qui l’Iran est un allié.

 

Avec AFP

 

 

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