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Guinée : les dessous de cette prétendue Nouvelle Constitution (Ousmane KEITA)

Depuis quelques temps, le clan présidentiel trame clandestinement sous son manteau, une prétendue Nouvelle Constitution, qu’il veut faire légitimer par référendum, avec une série d’arguments contradictoires.

 

A cet effet, étant donné que Celle qui est en vigueur, reste et demeure anti troisième mandat, aussi, interdit toute forme de mauvaise gouvernance, et, réserve tout le pouvoir du Peuple, au Peuple, par le Peuple et pour le Peuple ; face à ceux qui ont la boulimie du pouvoir, leur stratégie est simple, ils comptent passer par le Peuple, le manipuler et faire de leur machination politique une réalité, donc, continuer à confisquer (illégalement) la souveraineté du Peuple.

 

Durant le pouvoir militaire, une Assemblée Cosmopolite et Consensuelle incarnait les principales fonctions d’une Assemblée Nationale, le Conseil National de la Transition, composé de 159 membres et 200 autres employés, dans cette institution transitoire, à préciser que, l’actuelle mouvance présidentielle était largement représentée, tout comme les autres formations politiques majeures.

 

Ainsi, de par cette structure, une Constitution Guinéenne a vu jour, le 7 Mai 2010. Celle qui a permis au Président de la République, de prêter serment deux (2) fois.

 

Dans ce cadre, à l’approche du second et dernier mandat du président Alpha Condé, rien ne permet au locataire de Sekhoutoureyah, de proposer une Nouveau Constitution, puisque Celle qui est en vigueur, n’est pas tout pas fait respecter.

Alors pourquoi risquer l’aventure d’une Nouvelle Constitution ?

 

Cette question est à la fois difficile et facile à répondre, mais pour être cohérent avec les enjeux politiques de notre très cher pays, nous disons qu’il faut purement et simplement barrer la route aux sirènes révisionnistes, car le progrès de notre Guinée dépend de la pérennité de notre jeune démocratie. Et il nous faut rendre le pays, visible sur la scène démocratique internationale, en construisant un État de droit, crédible sur le plan mondial.

 

Et l’impact de toutes (les règles d’une démocratie pérennisée), renforce la confiance des bailleurs de fonds, aussi, ça permet à nos compatriotes d’être compétitifs au sein des Institutions, face aux autres citoyens du monde qui ont une culture hautement démocratique. Tous ceux-ci, ramène véritablement la Guinée sur la scène internationale, autrement-dit <<Guinea is back !>> disait-il le Président de la République.

 

Par ailleurs, au lieu de tenir compte de cette promesse d’Alpha Condé, le clan présidentiel cherche à se pérenniser au pouvoir, avec une série d’arguments qui sont nettement contradictoires avec la réalité, à savoir :

 

Le CNT (Conseil National de la Transition) n’était pas légitime donc, la Constitution doit être légitimée par référendum, tandis-que le Peuple était entièrement représenté, et même ceux qui veulent cracher dans la soupe Constitutionnelle de ses 159 membres, étaient largement représentés. Et que si cette Constitution n’est pas légitime, donc, Alpha Condé devient illégitime, car il a deux (2) fois prêté serment sur Celle-ci.

 

Il y’a certains articles qui sont pas compatibles à certaines lois organiques, tandis-que c’est plutôt les règlements intérieurs qui doivent se soumettre à la Constitution et pas le contraire.

 

Le panafricanisme n’est pas consacré dans cette Constitution, et pourtant, son Préambule réserve une place importante pour l’Afrique.

 

Le Premier Ministre a un pouvoir limité. Et pourtant, ils oublient qu’Il est nommé par le Président de la République et que nous sommes dans un régime Présidentialiste. Etc…

 

Pendant ce temps, une prétendue Nouvelle Constitution pour la Quatrième République se trouve sous le manteau du clan Présidentiel. Espérant l’a faire passer par référendum pour continuer à garder le pouvoir.

Par conséquent, puisque notre mission est d’alerter le Peuple, face aux dangers de cette machinerie politique, nous allons faire la synthèse générale, sur le contenu de cette prétendue Nouvelle Constitution.

De ce fait, il faut dénoncer le sens général de son contenu, puisque ça nous ramène à un régime présidentialiste fort. Avec la suppression ou l’affaiblissement de plusieurs Institutions de la République, puis la création de quelques-unes, mais qui sont pratiquement inféodées par le Pouvoir Présidentiel. Les cas précis sont ci-dessous :

La suppression du poste de (premier ministre) au profit de celui d’un (vice-président), à l’image de la Côte d’Ivoire ou Les États-Unis d’Amérique, le couple Présidentiel est élu pour un mandat de six (6) ans, renouvelable une seule fois, et permettant au Vice-président, de remplacer le Président dans ses fonctions, en cas d’empêchement temporaire ou définitif. Contrairement à l’actuelle Constitution, qui accorde cette disposition au Président de l’Assemblée Nationale.

 

La suppression de la Cour Constitutionnelle, et relogée dans une (Chambre Constitutionnelle) au sein de la (Cour Suprême).

 

La Haute Autorité de la Communication perdra sa haute autorité pour redevenir le (Conseil National de la Communication).

 

Le Conseil Économique et Social, sera remplacé par une nouvelle Institution Républicaine, intitulée, le (Conseil National des Sages), une forme de (Sénateurs non élus), composé de l’ensemble des Couches socioéconomiques, professionnelles et générationnelles, ayant pour mission  d’aplanir les divergences et renforcer davantage les convergences dans nos localités les plus profondes, pour un peuple vivant dans une société en paix.

 

La Commission Électorale Nationale Indépendante, dans la prétendue Nouvelle Constitution, cette Institutions devra forcément collaborer avec le (Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation) dans les processus électoral.

 

(Le vérificateur général de la République) sera bombardé comme une Institution Républicaine avec un pouvoir Constitutionnalisé.

 

Le médiateur de la République, une Institution Républicaine qui reste maintenue.

 

Toute cette stratégie politique n’a qu’un seul objectif, l’organisation d’un référendum pour une Nouvelle Constitution, pour permettre à l’actuel Président en fin de mandat, de s’offrir machiavéliquement deux autres mandats de six (6) ans. Chose qu’on doit purement refuser car, nous sommes tout simplement dans une République et Démocratique.

 

 

Ousmane KEITA.

Analyste Politique et Citoyen de la République

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