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Italie : Des navires et des avions pour lutter contre la migration clandestine

La police italienne avait prévenu que des terroristes peuvent utiliser, depuis le littoral tunisien, des « embarcations fantômes » qui échappent au contrôle-radar en mer, pour atteindre les côtes italiennes.

L’Italie veut envoyer des navires et des avions pour « aider » la Tunisie à intercepter les embarcations de fortune transportant des migrants irréguliers avant qu’ils n’atteignent les côtes italiennes, a annoncé la ministre italienne de de l’Intérieur, Luciana Lamorgese, le 6 novembre. La ministre s’exprimait lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue français, Gérald Darmanin.

Darmanin a effectué le même jour une visite à Rome, juste une semaine après l’attaque terroriste sanglante perpétrée dans une église catholique de Nice par un jeune Tunisien qui a rallié l’Italie clandestinement, avant de se rendre en France. Armé d’un couteau, Brahim Aouissaoui (21 ans) a décapité une femme et tué deux autres personnes en plein cœur de Nice, le 29 octobre.

Lamorgese a déclaré que des unités maritimes et aériennes italiennes seront déployées au large des eaux territoriales tunisiennes pour surveiller les flux migratoires maritimes. « Nous alerterons les autorités tunisiennes pour faciliter le suivi des bateaux (de migrants) qui partent de ces zones pour atteindre les côtes italiennes », a-t-elle ajouté.

Présentation d’un nouveau « plan »

La proposition italienne s’inscrit, selon elle, dans le cadre d’un nouveau « plan » que Rome souhaite présenter à Tunis, en vue de renforcer la coopération dans la lutte contre la traite des êtres humains et l’immigration illégale. Selon les autorités italiennes, l’auteur de l’attentat de Nice avait débarqué, le 20 septembre, sur l’île italienne de Lampedusa. Le 8 octobre, il a été transféré sur le continent avant d’être libre de ses déplacements.

Le lendemain de l’attaque de Nice, le parti d’extrême droite italien « La Ligue » a imputé la responsabilité à la ministre italienne de l’Intérieur qui s’est défendue et a précisé que Brahim Aouissaoui n’était pas signalé comme une menace potentielle ni par Tunis ni par les renseignements italiens. Cet été, le chef de la police italienne, Franco Gabrielli, avait prévenu que des terroristes peuvent utiliser, depuis le littoral tunisien, des « embarcations fantômes » qui échappent au contrôle-radar en mer, pour atteindre les côtes italiennes.

Depuis le début de cette année, plus de 11.000 migrants, dont plus de 9.000 de nationalité tunisienne, ont joint l’Italie par la mer, depuis les côtes tunisiennes, selon des chiffres officiels italiens. En accord avec la Tunisie, l’Italie a repris en août deux vols charters hebdomadaires pour le rapatriement de migrants tunisiens. Chaque vol rapatrie un maximum de 40 personnes contre 20 avant la crise de la Covid-19 qui avait entrainé la suspension de ces vols.

Trajectoires similaires

La Tunisie figure parmi les rares pays avec lesquels l’Italie a conclu des accords de rapatriement de migrants irréguliers dont les demandes d’asile ont été rejetées. L’attentat terroriste de Nice rappelle la trajectoire d’un autre Tunisien, Anis Amri, qui a joint l’Italie clandestinement, puis perpétré une attaque terroriste meurtrière en Allemagne.

En mars 2011, Amri, alors âgé de 18 ans, a quitté la Tunisie vers l’Italie, dans le cadre d’une vague d’émigration clandestine survenue juste après la « révolution » qui a chassé du pouvoir le dictateur Ben Ali. Le 19 décembre 2016, il a foncé avec un camion-bélier sur des passants dans un marché de Noël à Berlin, faisant douze morts et 48 blessés. L’attaque a été revendiquée par Daech.

Selon les autorités tunisiennes, plus de 25 mille Tunisiens avaient joint l’Italie illégalement en 2011, juste après la chute du dictateur Ben Ali.

 

Avec dpa-news

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