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France: Des policiers suspendus pour avoir battu un producteur noir à Paris

Les autorités françaises ont suspendu trois policiers après qu’ils aient été vus sur une vidéo en train de tabasser un producteur de musique noire dans le centre de Paris.

L’incident de samedi a provoqué un nouveau tollé sur le comportement des forces de sécurité françaises.

Lundi, la police a été accusée d’usage excessif de la force lors du démantèlement d’un camp de migrants de fortune à Paris.

Ces incidents surviennent alors que le gouvernement tente de faire adopter un projet de loi interdisant la diffusion des visages des policiers.

Des voix s’élèvent dans toute la France pour indiquer que sans ces images, aucun des incidents qui ont eu lieu la semaine dernière n’aurait été révélé.

Jeudi, la star française du football Kylian Mbappe, qui est noir, s’est jointe à ses coéquipiers et collègues athlètes pour condamner ce dernier incident.

« Vidéo insupportable, violence inacceptable. Dites non au racisme », a-t-il écrit sur Twitter à côté d’une photo du visage ensanglanté du producteur blessé.

La vidéo de la caméra de sécurité a été publiée jeudi par le site d’information en ligne Loopsider. Elle montre trois officiers donnant des coups de pied, des coups de poing et utilisant leurs matraques sur l’homme après qu’il soit entré dans son studio.

Loopsider a déclaré qu’il avait d’abord été arrêté parce qu’il ne portait pas de masque.

Michel a déclaré qu’il avait également été victime d’abus racistes pendant les cinq minutes de passage à tabac.

Il a été détenu et accusé de violence et de résistance à son arrestation, mais les procureurs ont rejeté les accusations et ont ouvert une enquête contre les officiers.

En arrivant au quartier général de la police jeudi avec son avocat pour déposer une plainte, Michel a déclaré aux journalistes : « Des gens qui auraient dû me protéger m’ont attaqué. Je n’ai rien fait pour mériter cela. Je veux juste que ces trois personnes soient punies conformément à la loi ».

La maire de Paris, Anne Hidalgo, s’est dite « profondément choquée » par cet « acte intolérable ».

Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a déclaré à la télévision française qu’il ferait pression pour le licenciement des officiers, disant qu’ils avaient « souillé l’uniforme de la république ».

En début de semaine, M. Darmanin a ordonné à la police de fournir un rapport complet après qu’ils aient violemment démantelé un camp de migrants de fortune dans la capitale, se heurtant à des migrants et des militants.

Il a tweeté que certaines des scènes étaient « choquantes ».

Pendant ce temps, le gouvernement français poursuit son projet de loi controversé sur la sécurité, qui, selon les opposants, pourrait compromettre la capacité des médias à contrôler le comportement de la police.

L’article 24 du projet de loi érige en infraction pénale le fait de publier des images de policiers ou de soldats sur des médias sociaux qui sont censés montrer ouvertement leurs visages.

Le gouvernement soutient que le nouveau projet de loi ne met pas en péril le droit des médias et des citoyens ordinaires de signaler les abus de la police.

Mais face aux critiques, le gouvernement a ajouté un amendement, précisant que l’article 24 « ne visera que la diffusion d’images visant clairement à porter atteinte à l’intégrité physique ou psychologique d’un policier ou d’un soldat ».

Les personnes reconnues coupables pourraient être punies d’un an de prison ou d’une amende pouvant aller jusqu’à 45 000 euros.

BBC

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