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Il y a de cela 134 ans (soit un siècle et 34 ans) que Conakry a été érigé par les colons blancs, comme la capitale de la Guinée française autrefois occupée uniquement que par les Baga. Une ville pleine d’histoire glorieuse, mais malheureusement méconnue par le grand public. Un manquement qui n’honore guère la mémoire des illustres devanciers. Pour inverser la tendance, l’Agence Tamoné Think Tant, en collaboration avec le secrétariat général des Affaires religieuses a initié un panel intitulé: l’Apport de Conakry pour l’émancipation des peuples noirs; mais aussi des prières pour la paix dans le pays et pour le repos des âmes de celles et ceux qui se sont investis pour la ville de Conakry. L’une des salles de conférence de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry a servi de cadre. Autorités, religieux, personnes ressources et autres invités ont rehaussé de leur présence à cette cérémonie.
Dans son discours de circonstances, le journaliste et coordinateur général du projet, Richard Tamoné est revenu sur la quintessence de la rencontre. « Cette commémoration vise à rappeler aux jeunes générations, l’histoire de cette ville et le rôle qu’elle a joué dans l’émancipation des peuples Noirs. Mais également, implorer Dieu pour le repos des âmes de celles et ceux qui se sont investis pour bâtir la ville de Conakry. »
Dans la même veine, il a déclaré que commémorer l’an 134 de l’érection de la ville de Conakry, comme capitale de la République de Guinée, sans saluer la mémoire des premiers habitants de la presqu’île de Kaloum, les baga et de celui qui fut de 1891 à 1902, le premier gouverneur de la Guinée française, le médecin et administrateur, Dr Noël Eugène Ballay reviendrait à commettre un crime de lèse majesté. « Le gouverneur Ballay, faut-il le rappeler est celui qui procédera au tracé de cette ville. Autrefois appelé « la perle » de l’Afrique de l’ouest. Une couronne que Conakry a perdu. », a précisé Richard Tamoné.
« Pour lui permettre de retrouver son lustre d’antan, les nouvelles autorités sous l’égide du colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition ont ouvert des chantiers ici et là. L’agence Tamoné Think Tant salue et encourage les autorités de la transition pour cette initiative. »
Se réjouissant de la tenue de ladite rencontre, le chef de cabinet du secrétariat général des Affaires religieuses, Dr Édouard Sagno a profité pour poser une doléance auprès des autorités guinéennes. Une demande relative à l’enseignement de l’histoire de la capitale Conakry et de la Guinée dans les établissements d’enseignement scolaire. Cela dit-il, devra permettre de connaître les pages glorieuses et mais aussi sombres de la Guinée.
Sur la même lancée, Dr. Sagno a estimé qu’il serait important désormais d’organiser cette date commémorative de façon à donner plus de valeur et d’éclat à travers un monument qui identifie Conakry à l’image des villes des autres pays de la sous-région Ouest-Africaine. « C’est l’objectif auquel nous devons tous aller. Lorsque nous aurons un monument pour montrer que nous sommes dans la ville de Conakry, je pense que nous serons tous fiers parce que c’est notre identité », a-t-il conclu.
A la suite des interventions, les panelistes ont tour à tour pris la parole, l’honorable Sékou Béka Bangoura est ainsi revenu sur les premiers habitants de Conakry.
Puis Ansoumane Bangoura, ce dernier s’est surtout basé notamment sur l’apport de Conakry aux mouvements de libération des peuples d’Afrique et d’Asie.
Djély Karifa Samoura d’abonder dans le même sens.
Mamadou Oury Diallo, chef de section Planification urbaine à la division aménagement du territoire et planification urbaine/Direction Nationale de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme (DATU), de son côté expliqué à l’auditoire le schéma directeur de la ville de Conakry à l’appui.
« Il est important aujourd’hui, de faire connaître à la jeunesse guinéenne l’histoire de la ville de Conakry, parce que c’était la capitale de tous les mouvements de libérations. La Guinée était une Guinée unie. Il n’y avait pas de différence, on faisait tout ensemble et c’est ce qui a donné à la Guinée une force de résistance pour combattre les colons. La Guinée était le pays, le plus joyeux. Mais aujourd’hui, ce que nous voyons avec la nouvelle génération, c’est tout à fait le contraire. Donc, accepté d’être unis pour le progrès de la Guinée », a formulé le journaliste-écrivain, Ansoumane Bangoura.
Quand on dit anniversaire de la ville de Conakry, on attend à une célébration festive, a-t-il ajouté. « Oui, cela peut se célébrer de manière plus prosaïque comme vous l’avez fait. Vous êtes des jeunes, des étudiants…, vous n’avez pas peut-être de moyens matériels, mais vous avez les moyens matériels qui sont les plus importants: l’esprit. Je souhaiterais vivement que cet esprit se repende et que beaucoup de jeunes viennent avec vous. Parce que comme, je le dis souvent, la Guinée vous appartient (…). La Guinée est à vous et c’est à vous de la construire. Vous ne pourrez construire la Guinée qu’en mettant en œuvre un certain nombre d’activités. Cherchez, réfléchissez, pensez et retrouvez-vous. Aujourd’hui, vous avez posé la problématique de la ville de Conakry et nous avons vu que Conakry est une ville de générosité, d’hospitalité, de solidarité, une vie ou il fait bon vivre à condition d’éviter certains comportements essentiellement politiques. A partir de là, Conakry sera encore plus paisible qu’avant comme l’a demandé le président de la transition, colonel Mamadi Doumbouya. Retrouvez la Guinée de nos pères et grand-pères, cela partira nécessairement de Conakry. J’ai l’habitude de dire que tout ce qui réussit en Guinée, réussit d’abord à Conakry. Et, tout ce qui réussit à Conakry (…) réussi partout dans le territoire guinéen », a fait remarquer Ansoumane Bangoura.
« Conakry, c’est le carrefour des cultures, des civilisations et des grandes diplomaties internationales de libération des peuples. Tous les grand leaders de la lutte pour l’indépendance en Afrique, sont passés à Conakry sans compter les africains-américains. Imaginez ce don de Dieu, que tous ces intelligences se sont retrouvées ici, ils ne se sont pas donné rendez-vous comme par le fait du hasard, mais par le fait d’un homme à l’occurrence Sékou Touré et ses compagnons qui ont tendu la main et ouvert le pays à ces intelligences africaines », a fait savoir Djély Karifa Samoura, le représentant en Guinée du Centre international Joseph Ki Zerbo.
Mamadou Oury Diallo de la DATU a pour sa part tableaux à l’appui présenté le schéma directeur d’aménagement de Kaloum et des Iles de Loos, vision 2040.
Par Fatoumata Binta Diallo
