Cependant, la croissance démographique rapide en Afrique empêche de réduire de façon encore plus notable le nombre de consommateurs du tabac.
L’Afrique est « sur la bonne voie » pour atteindre une réduction relative de 30 pour cent de la prévalence de la consommation de tabac d’ici à 2025, par rapport à la situation qui prévalait en 2010, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). En effet, la consommation de tabac chez les adolescents dans la « région africaine » de l’OMS a baissé de 18 pour cent environ entre 2020 et 2022, et de 46 pour cent sur la même période chez les adultes, grâce aux mesures fortes prises par les pays pour réduire la consommation de tabac, a indiqué l’Organisation.
La « région africaine » de l’OMS comprend 47 pays d’Afrique subsaharienne. En outre, 22 des 56 pays du monde qui sont sur la bonne voie pour atteindre la cible de la réduction de la prévalence du tabagisme sont africains ». L’agence onusienne spécialisée cite la cinquième édition de son rapport mondial sur l’évolution de la prévalence de la consommation de tabac couvrant la période entre 2000 et 2030.
Avec l’appui de l’OMS et des partenaires, les pays de la région ont adopté des lois, réglementations et mesures « fortes » en matière de lutte antitabac, comprenant des contrôles stricts pour contrecarrer les stratégies de commercialisation des produits nouveaux et émergents à base de tabac et de nicotine, dont bon nombre sont conçus pour attirer les jeunes. En utilisant le coût comme un facteur de dissuasion, l’OMS a fourni un appui aux pays africains pour qu’ils puissent instaurer des politiques d’imposition progressive des produits du tabac, ce qui a fait augmenter leurs prix dans 13 pays au cours des cinq dernières années.
Ainsi, la proportion moyenne de la taxe dans le prix de détail appliqué pour la majorité des marques de produits du tabac a augmenté dans la région, passant de 37 pour cent en 2016 pour s’établir à 41 pour cent en 2023. Toutefois, la croissance démographique rapide en Afrique empêche de réduire de façon encore plus notable le nombre de consommateurs du tabac, a-t-on fait remarquer. L’OMS a recommandé de mettre l’accent sur des réductions supplémentaires de l’incidence du tabagisme chez les adolescents, « compte tenu du fait que la pérennité de l’industrie du tabac et de la nicotine est fortement tributaire du recrutement de nouveaux et jeunes consommateurs ».
L’industrie du tabac continue de cibler la région africaine en tant que destination porteuse où investir, non seulement à cause de la jeunesse de sa population, mais aussi du fait de ses économies en croissance rapide, de sa main-d’œuvre « bon marché » et de l’accès à la terre pour la culture du tabac. En 2014, l’Assemblée mondiale de la Santé a adopté une cible de 30 pour cent de réduction relative de la consommation du tabac, d’ici à 2025, une initiative s’inscrivant dans le cadre mondial de suivi des maladies non transmissibles.
Avec dpa-news