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COP 24 sur le climat : le bilan de la participation Guinéenne

La Pologne accueille depuis le 02 décembre dernier la 24 ème conférence des Nations Unies sur le changement climatique. Près de 200 pays sont représentés à ce plus grand rendez-vous mondial dédié au climat depuis le « sommet de la terre » en 1992 à Rio de Janeiro au Brésil. Cette année comme pour les précédentes, la Guinée prend part à la rencontre.

Mais quelles sont les contributions de la Guinée et les perspectives pour la lutte contre le réchauffement climatique dans le pays? Les réponses du Directeur National de l’Environnement M. Abou CISSE dans cet entretien.

L’épineuse question du financement et le « relâchement » que certains estiment face à la lenteur dans l’application des engagements au niveau pays, sont également abordés  dans cette interview réalisée à Katowice par Idiatou CAMARA.

 

M le Directeur National de l’Environnement quelles sont les stratégies nationales de lutte contre le changement climatique et quelle est la contribution de la Guinée à cette COP 24 de Katowice ?

Les objectifs de la COP, il est important de le dire c’est tout d’abord d’adopter et finaliser le travail de l’Accord de Paris, ensuite le dialogue avec les Ministres en charge de l’environnement. L’important, à mon sens, à ce niveau c’est de se poser 3 questions à savoir, d’où venons-nous, ou en sommes-nous et où allons-nous, parlant du climat bien entendu. Pour ce qui concerne maintenant la Guinée,  nous avons signé et ratifié l’accord de paris et le protocole de kyoto sur le climat.

Je dois aussi rappeler que la Guinée est membre de la convention cadre des nations unies sur les changements climatiques adoptée au « sommet de la terre » à Rio en 1992. Une convention à laquelle 196 Etats sont parties aujourd’hui. Pour revenir à votre question, je rappelle qu’avant la COP proprement dite, il y’a la pré COP, qui fait le bilan de la précédente rencontre. C’est aussi une occasion pour les pays les moins avancés, le groupe des 77 plus la Chine, d’harmoniser les positions avant les négociations de haut niveau.

Au niveau national, nous avons fait la situation sur les INDC, les contributions nationales en matière de lutte contre le changement climatique, que nous avons présenté ici à Katowice. Il existe des projets de l’Etat Guinéen en collaboration avec des partenaires comme le PNUD en ce qui concerne l’adaptation et l’atténuation. Le Ministre de l’Environnement M. Oye GUILAVOGUI a rencontré d’autres partenaires comme la BAD, la Banque Africaine de Développement, nous avons soumis quatre projets dans le cadre de l’adaptation et de l’atténuation, et elle a promis de venir en Guinée dès début 2019, pour voir sur le terrain ce qui peut être fait. Il y’a aussi eu une communication de la Guinée  sur « les écosystèmes de la mangrove » au pavillon de la francophonie par le Professeur Selly CAMARA. Nous prenons des contacts pour qu’une fois en Guinée, la lutte se poursuit efficacement, pour le bien des communautés surtout impactées par les effets du réchauffement climatique.

Quelles sont les résultats de la participation guinéenne justement à ce rendez-vous mondial dédié au climat?

Déjà, le fait de participer à la rencontre en nombre, nous avons une cinquantaine de participants c’est une chose à saluer. Ensuite, des projets de reboisement de centaines d’hectares sont prévues avec les partenaires, bref, des discussions sont engagées et vont se poursuivre, nous l’espérons en vue d’une meilleure stratégie de lutte contre le réchauffement climatique qui se poursuit avec les dégâts que chacun vit dans son quotidien.

Il y’a aussi le fait Monsieur le Directeur National le fait que beaucoup parlent de relâchement, de découragement à cause de la faiblesse de la mobilisation des ressources attendues les 100 milliards de dollars, si on vous posait la question à savoir comment évoluent les choses que diriez-vous ?

Non je ne suis pas d’accord avec ces avis, c’est vrai c’est ce qu’on entend depuis qu’on est ici à Katowice. Vous savez, souvent on pense que le fait que, comparer aux COP de Paris, de Bonn ou de Marrakech les chefs d’États ne sont pas fortement mobilisés. C’est une évidence, mais ils sont représentés. Il ne faut pas penser que si les Présidents ne sont pas là rien ne peut bouger, au contraire, parce que les techniciens sont présents et c’est ce qui dit compter. Maintenant sur la question du financement on peut se poser des questions. Sur les 100 milliards de dollars annoncés, on n’est loin d’atteindre 10 milliards à ce jour, ce qui doit nous interpeller et faire penser au relâchement en effet.

Alors justement parlant des financements, que doit faire l’Afrique étant l’un des continents les plus touchés par les effets du réchauffement climatique?

C’est une vraie question. Comme chacun le pense, c’est également mon cas, je pense qu’il faut compter sur ses propres efforts, c’est indéniable. On doit arrêter de compter seulement sur les financements étrangers. Pour faire face à la situation qui se dégrade progressivement, je crois qu’on doit penser à des stratégies de mobilisations internes pour l’adaptation et l’atténuation.

D’abord, la GIRE la gestion intégrée des ressources en eau doit être prise en compte à cause des effets sur la ressource en eau que nous vivons tant en milieu urbain que rural. Cela implique la réhabilitation des bassins versants, la participation de l’ensemble des usagers et des femmes conformément aux principes de la GIRE. Il faut également développer les infrastructures hydro-énergétiques et  l’agriculture intelligente.

La réhabilitation des zones dégradées, et la promotion des énergies renouvelables propres doivent être des priorités de nos Etats si nous voulons lutter efficacement contre les effets du changement climatique.  A l’intérieur des Etats, il faut mettre l’accent sur la mise en œuvre effective des contributions nationales, les INDC qui sont les stratégies en matière d’adaptation et  d’atténuation.

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