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Opinion : Ce que je pense de la crise au sein de la FEGUIFOOT (Par Abdoul Salamy Sylla)

En 2010, après le fiasco de l’équipe de France de football à la coupe du monde en Afrique du Sud et surtout après la scandaleuse grève des joueurs à Knysna, le gouvernement ainsi que l’opinion publique française mirent la pression sur les membres de la fédération française de football (FFF) afin qu’ils rendirent le tablier. Face à la colère populaire, le président de la FFF d’alors, Jean-pierre Escalettes et son staff jetèrent l’éponge. Un congrès anticipé fut organisé pour élire une nouvelle équipe dirigeante du football français. À l’époque, Jean-pierre Escalettes et ses collaborateurs auraient pu saisir les instances judiciaires de la FIFA pour immixtion de dirigeants politiques dans les affaires du football. Ils auraient eu de fortes chances d’obtenir gain de cause: le football français aurait été vraisemblablement sanctionné suite à une telle action. Mais, au-delà du football, ils ont privilégié l’intérêt de leur pays. Parallèlement en Guinée en 2001, quand le ministre des sports d’alors, Kader Sangaré avait suspendu les membres de la FEGUIFOOT en raison de deux contre-performances du sily national à domicile, le président suspendu de la FEGUIFOOT d’alors, Salifou Camara dit Super V avait fait une saisine des organes compétentes de la FIFA. Après réception de ladite saisine, la FIFA suspendra la Guinée de toutes les compétitions internationales de football. Cette sanction eut de désagréables conséquences pour le football guinéen: l’équipe nationale cadette qualifiée en finale de la CAN de sa catégorie, fut privée de sa finale et en sus, sa participation à la coupe du monde de cette catégorie. L’équipe nationale sénior qui avait son destin en main pour les qualifications à la CAN 2002 et à la Coupe du monde 2002 en dépit de ses deux contre-performances à domicile, fut privée d’une probable qualification à au moins l’une de ces deux phases finales de compétitions internationales.

 

En 2021, des dirigeants du football guinéen s’inscrivent dans des méthodes qui sont certes légalement défendables mais, qui sont tout de même moralement pas très catholiques. Les agissements de ces personnes ont pour but, l’éviction de l’actuel patron du football guinéen, Antonio Souaré. Au-delà des reproches qu’on puisse légitimement faire à l’homme, force est de constater que c’est un mécène qui a fortement contribué à rehausser le niveau du championnat guinéen de football. Depuis son entrée dans le football guinéen, il a dépensé plusieurs dizaines de millions d’Euros en terme d’infrastructures, d’achats de joueurs et de techniciens étrangers ainsi qu’en terme de financement du championnat local. Aucun humain n’est exempt de reproche cependant, les méthodes de délations via des lettres anonymes et des multitudes de recours devant les instances judiciaires de la FIFA, constituent des pratiques qui pourraient avoir un impact négatif sur le football guinéen. La décence commande que ces personnes présentent des projets cohérents et affrontent Antonio Souaré dans le cadre d’une élection ouverte et transparente. D’après de sources proches du dossier, la requête qui a provoqué le retrait de la candidature de l’actuel président de la FEGUIFOOT viendrait du président de l’AS Kaloum, Bouba Sampil. À la lecture des affaires de 2001 et de 2021 concernant la FEGUIFOOT, je constate que certains dirigeants du football guinéen préfèrent judiciariser des différends internes au lieu de trouver des solutions amiables qui sont pourtant profitables à l’ensemble du football guinéen. Si Salifou Camara « Super V » avait eu la même attitude que Jean-pierre Escalettes en France en 2010, le football guinéen n’aurait jamais été jamais été lourdement sanctionné par la FIFA. Si Bouba Sampil n’avait pas effectué une réclamation en annulation de la candidature d’Antonio Souaré auprès de la FIFA, la crise actuelle au sein de la FEGUIFOOT n’aurait jamais eu lieu.

 

Le véritable problème du football guinéen c’est que certains dirigeants oublient que le football national est supérieur à leurs egos. Ce sport a l’avantage d’unir les guinéens au-delà de leurs appartenances politiques, ethnorégionales et religieuses. Le football est quasiment une religion en Guinée par cependant, nul n’a le droit de sacrifier ce patrimoine commun sur l’autel de ses ambitions personnelles.

 

Abdoul Salamy Sylla

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