Kémi Séba appelle les Guinéens à l’Unité africaine !

En Guinée, trois ans après qu’il ait été interdit de fouler le sol
guinéen sous le régime déchu, l’activiste panafricaniste, d’origine
béninoise Kémi Séba est enfin en séjour en Guinée, pour une prise de
contact avec le peuple de Guinée et les autorités de la place. « Nous
avons pu enfin fouler le sol de ce peuple grand par son histoire, son
courage, sa dignité. Et donc, je ne peux qu’en préambule, remercier le
Comité national du rassemblement pour le développement, CNRD, qui a eu
une attitude courageuse, parce que je l’ai toujours dit, qu’on juge
les gens sur leurs actes. Dans une période où la plupart des
présidents d’Afrique francophone sont terrorisés à la seule
énonciation de mon nom ou du nom de notre ONG Agence panafricaniste.
Le fait que le CNRD accepte de nous recevoir sur le territoire guinéen
et plus encore de nous rencontrer est pour moi, un acte politique fort
», a introduit l’activiste pour la cause africaine.
Concernant le changement du pouvoir à la tête de la République de
Guinée, il a laissé entendre que ce que la communauté internationale
appelle un coup d’Etat, pour eux, c’est simplement un arrêt d’une
dérive autocratique qui était entretenue par Alpha Condé.
Sur la même lancée, il a ajouté qu’au regard des déclarations tenues
jusque-là par le nouvel homme fort, colonel Mamadi Doumbouya, il le
soutient. « Mais nous serons très attentifs à la suite des évènements,
on ne signe pas un chèque en blanc », a-t-il précisé.
Sur son message à l’endroit du peuple guinéen d’Afrique, Kémi Séba a
fait savoir qu’ils sont venus à l’idée de pouvoir fédérer les Guinéens
derrière l’unité africaine. « Parce que le panafricanisme, c’est
l’unité dans les diverses formes d’africanité. Il y a différentes
ethnies, mais nous sommes un même peuple et c’est la division de nos
ethnies qui permet à l’impérialisme de piller nos terres…. Les
occidentaux nous poussent à la division, afin de dépouiller notre
continent ».
« Nous ne cherchons pas à savoir qui est peulh , bamiléké ou malinké.
Nous cherchons simplement de savoir qui est-ce qui aime et défend
l’Afrique. Tant que nous ne comprendrons pas que nous sommes tous des
africains et que nous devons défendre les intérêts principaux des
africains, nous aurons perdu et nous serons vaincus avant d’avoir
commencé… unissons-nous au-delà de nos ethnies », a-t-il invité.
L’activiste n’a pas également occulté la présence de certaines
multinationales sur le sol africain, qui, selon lui, ont contribué à
maintenir la population dans une extrême pauvreté. « La population
guinéenne n’a jamais profité les ressources de leurs sous-sols. On ne
peut pas accepter que le peuple africain d’une manière générale vive
au-dessous du seuil de la pauvreté sur un certain nombre de points,
pendant que des personnes détournement des milliards ».
Et de conclure qu’ils sont tous responsables de cet état de fait : «
Nous adressons au colonel Doumbouya, parce que ce qu’il est
prometteur. Il nous a dit que cette situation le préoccupe. Nous
l’encourageons de continuer sur cette voie et à agir concrètement pour
que ces ressources puissent bénéficier à la population guinéenne ».

Richard Tamoné