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Gueckédou : Poursuivie en justice pour sorcellerie, une femme reconnaît avoir ôté la vie de 8 enfants

La Justice de Paix de Gueckédou, en ses audiences du mardi, 1er juin, a tenu le procès de trois présumés sorciers, rapporte le correspondant de l’AGP.
Koumba Moussou Mamadouno, Sia Fanta Koundouno et Faya Lèby Kondiano, sont poursuivis pour des faits de charlatanisme et de sorcellerie, conformément à l’article 704 du Code Pénal guinéen.
Les trois prévenus sont tous originaires du village de Tyènguilo, dans la sous-préfecture de Tèmessadou Djigbo. Ils comparaissent devant le Juge Oumar Diallo, président du Tribunal, assisté de Maître Sira Sédy Konaté, greffier en chef.

Habillée en blanc, taille moyenne, Koumba Moussou Mamadouno, 38 ans, a indiqué devant le juge « oui, je reconnais être sorcière. Nous formons une confrérie de sorciers, issue de différentes contrées », a affirmé la jeune dame, mère de sept (07) enfants tous vivants, nés de pères différents.
Poursuivant, l’accusée a révélé : « Notre société a mangé beaucoup de personnes. J’ai personnellement ôté la vie à huit (08) enfants ».
Opérant à partir d’un hameçon, de couteaux et de coupe-coupe, la jeune femme dit être la plus redoutée de sa confrérie. « J’ai été initiée depuis ma tendre enfance par ma tante Dendo, ndlr « flagrance » en kissié », a expliqué la jeune femme. « Et les entraînements avaient lieu toutes les nuits pendant le sommeil ; mais je ne m’en rendais pas compte. C’est ma tante en question qui détient le sifflet qui sert de signal à notre rituel », a expliqué sans gêne la cheffe de file de la confrérie. D’après elle, sa défunte tante continue à jouer ce rôle malgré sa mort. La jeune dame, qui reconnaît les faits mis à sa charge, déclare avoir des complices.

Pour sa part, Sia Fanta Koundouno, la quarantaine, veuve et mère de deux enfants, rejette toutefois les accusations portées contre elle. « Moi, je n’en sais rien puisque je ne suis pas issue d’une famille de sorciers ; je suis une accoucheuse villageoise » a-t-elle dit.
Et d’ajouter « Koumba Moussou est ma belle-sœur ; elle vit chez moi avec ses enfants. Je ne les recevrais point si je la suspectais d’être sorcière, » s’est défendue la femme.

L’autre prévenu, Tamba Lèby Kondiano a nié toute appartenance à une association de sorciers.Cultivateur, marié, père de sept enfants, il dit être choqué. « Je suis frustré par cette fausse accusation. Moussou veut simplement me nuire », a-t-il déclaré à la barre.

Jeannette Mamadouno et Laurent Kondiano, deux autres associés ont été assignés à comparaître devant la même Cour.
Cette vague d’interpellations fait suite aux révélations de meurtre par sorcellerie d’un enfant lors d’une confession de foi de l’accusée Koumba Moussou Mamadouno dans une Église. Mamadi Telliano, le père de la victime, s’est aussitôt constitué partie civile.
Dossier à suivre !

 

AGP

 

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