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Au moins 69 morts dans une attaque armée au Niger

Le Niger décrète deux jours de deuil national à partir de vendredi, après qu’au moins 69 personnes ont été tuées dans une attaque menée par des insurgés islamistes présumés.

L’attaque a eu lieu dans le sud-ouest du pays, près de la frontière avec le Mali.

Parmi les victimes figurent un maire local et le chef d’une milice d’autodéfense, indique le gouvernement.

Des recherches sont en cours pour retrouver des survivants.

Aucun groupe n’a revendiqué la responsabilité de l’effusion de sang, qui a eu lieu mardi.

Les assaillants se sont enfuis en traversant la frontière malienne, emportant avec eux leurs propres morts.

Le ministère de l’Intérieur du Niger rapporte qu’une délégation conduite par le maire de Banibangou était tombée dans une embuscade dans un village situé à environ 55 km de là, dans la région occidentale de Tillaberi.

Dans une déclaration, il accuse des « bandits armés non identifiés ».

La région est envahie par des militants associés à une filiale locale du groupe État islamique.

Que s’est-il passé?

La correspondante de la BBC à Niamey Mariama Soumana rapporte que selon des sources locales, environ 80 personnes issues de plusieurs villages regroupés en comité de vigilance avec à leur tête le maire de Balibangou se sont décidées à se rendre dans le village de Adabdab, situé à une cinquantaine de kilomètres de Balibangou pour traquer un présumé informateur des djihadistes.

« A leur retour ces défenseurs à moto tombent sur une embuscade tendue par des hommes armés à bord de moto aussi. Les combats étaient violents, selon nos sources: bilan plus de soixante membres du comité de vigilance tués ainsi que le maire de Balibangou, déclaré dans un premier temps disparu. Plusieurs assaillants ont également été tués », informe Mme Soumana.

Ces comités d’autodéfense veulent être une réponse aux multiples attaques visant les populations civiles et leurs bétails.

Réactions locales

Harouna Amadou Maiga, président du comité Union Tillabéri pour la paix et la sécurité, considère qu’aucun choix n’a été laissé à ces civils.

« Malgré la présence des forces de défense et de sécurité, la situation n’a nullement changé. Les jeunes se sont organisés. Ils ont cherché leur matériel et ils ont commencé à attaquer. Cela a donné des fruits mais lorsque l’on s’engage dans une telle aventure, il faut s’attendre à tout », dit-il à BBC Afrique.

Et d’ajouter: « c’est douloureux, c’est une hécatombe mais cela ne va pas freiner l’élan de cette jeunesse »

Sani Yahaya, expert des questions sécuritaires et enseignant-chercheur, abonde dans le même sens.

« L’absence de l’Etat dans certaines zones explique la militarisation des civils. L’Etat a le devoir et l’obligation de protéger tous les citoyens sur l’ensemble du territoire. Que l’Etat n’ait pas été présent pour les sécuriser c’est une défaillance de ceux qui le représentent et qui parlent en son nom », déclare M. Yahaya.

La région est envahie par des militants associés à une filiale locale du groupe État islamique.

Le Niger est confronté à des insurrections djihadistes à ses frontières avec le Mali, le Burkina Faso et le Nigeria.

Plus de 500 personnes ont été tuées dans des violences insurrectionnelles cette année dans le sud-ouest du pays.

En mars, quelque 137 personnes ont été tuées lors de raids coordonnés sur trois villages par des djihadistes présumés.

Avec BBC

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