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ARCHIVE - En Guinée, 95 pour cent des filles et des femmes, âgées de 15 à 49 ans, ont subi des mutilations génitales féminines. Foto: Christian Charisius/dpa

Guinée : 47 communautés engagées à l’abandon des MGF

Ce pays affiche le taux de prévalence des mutilations génitales féminines (MGF) le plus élevé en Afrique.

En Guinée, 47 communautés relevant des préfectures de Guéckédou et Macenta (Sud) ont officiellement annoncé l’abandon des mutilations génitales féminines (MGF) et du mariage d’enfants (ME), et ce, après plusieurs années de sensibilisation.

Cette annonce a été faite lors d’une journée de sensibilisation sur l’abandon des MGF et des violences basées sur le genre (VBG), tenue récemment dans les deux préfectures, selon des médias locaux.

La journée a été organisée par l’inspection régionale de la Promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables de Nzérékoré, une région composée de six préfectures dont Guéckédou et Macenta.

En Guinée, environ 95 pour cent des filles et des femmes, âgées de 15 à 49 ans, et 39 pour cent des filles âgées de 0 à 14 ans ont subi des MGF, selon l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) de 2018. « C’est le taux le plus élevé en Afrique de l’Ouest et du Centre », à en croire l’UNICEF.

Les MGF sont interdites par la loi guinéenne depuis 1985, mais cette pratique est encore courante dans le pays où « la peur de l’exclusion sociale est souvent si forte que les parents ne peuvent pas se résoudre à renoncer à faire exciser leurs filles », déplore-t-on de même source.

Quant au taux de prévalence du mariage d’enfants, il s’élève à plus de 46 pour cent, d’après l’EDS. Le pays a élaboré, avec l’appui de l’UNICEF, une Stratégie nationale de promotion de l’abandon du mariage d’enfant couvrant la période entre 2021 et 2025.

Cette stratégie quinquennale, assortie d’un plan d’action budgétisé d’une valeur de plus de 15 millions de dollars, vise à réduire de 20 pour cent le taux de prévalence des mariages des enfants dans le pays.

Pratique ancestrale néfaste profondément ancrée dans de nombreuses sociétés africaines, les MGF sont reconnues au niveau international comme une violation des droits de la personne. Elles consistent à altérer ou léser les organes génitaux de la femme pour des raisons non médicales, selon le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA).

Plus de 200 millions de filles et de femmes ont subi des MGF dans le monde. Environ 68 millions de filles dans 25 pays devraient être excisées entre 2015 et 2030, selon les estimations de l’UNICEF.

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