Sécurité/Antiterrorisme : Aide logistique allemande de 25 M€ au Burkina Faso

Destinée à la Direction centrale du génie militaire de l’armée burkinabè, l’aide comprend des véhicules spécialisés et des véhicules poids lourds, parmi lesquels une grue tout-terrain et une foreuse mobile avec compresseur pour le forage profond, a indiqué le chargé des affaires de l’ambassade d’Allemagne à Ouagadougou, Bernd von Münchow-Pohl. Elle comprend aussi deux systèmes de mise en bouteille d’eau potable avec une capacité de production de 700 bouteilles par heure, 26 containers de type « Hesco Raid » et d’autres matériaux pour un campement rapide et sécurisé sur le terrain, ainsi que plusieurs containers bureaux préfabriqués.

« Tous ces éléments ont pour but, en première place, de permettre au génie militaire d’exécuter d’une manière plus efficace sa tâche principale : le soutien des unités de combat dans leurs opérations », a dit le diplomate allemand, ajoutant qu’ils peuvent également être « mis en œuvre au profit des populations civiles éprouvées dans les zones de conflit pour lesquels la présence des forces de défense et de sécurité burkinabè signifie le commencement du retour de l’État ».

« Ce potentiel d’usage multidimensionnel reste à mon avis un des aspects clés de notre programme de coopération que vous trouvez également dans les projets pour le déminage comme dans les postes médicaux mobiles déjà exécutés et mis à la disposition du génie militaire et des services sanitaires », a-t-il poursuivi.

Grâce à un financement allemand, le Burkina s’est doté, en 2023, d’un « Centre national de déminage » (CND) qui permettra de former davantage de spécialistes locaux en matière de déminage des Engins Explosifs Improvisés (EEI) et de dresser des chiens détecteurs d’explosifs. Source de stress et de psychose au sein de la population, les EEI constituent l’un des modes opératoires des groupes terroristes au Sahel où sévissent des groupes djihadistes affiliés notamment à Al-Qaïda et à l’État islamique.

L’Allemagne a ajouté le pilier sécurité aux piliers classiques de sa coopération avec le Burkina Faso, en raison de la dégradation de la situation sécuritaire au pays sahélien. Le Sahel est devenu, depuis 2021, le « nouvel épicentre » du terrorisme à l’échelle internationale, selon l’édition 2022 de l’Indice mondial du terrorisme (IMT) élaboré par l’Institut de l’économie et de la paix (IEP), un groupe de réflexion international basé à Sydney en Australie.