Épine dorsale de l’économie sénégalaise, les PME ne bénéficient néanmoins que de 9 pour cent des crédits accordés aux entreprises.
Le Sénégal a lancé récemment, avec l’appui de l’Allemagne et de la Banque mondiale (BM), « Oyass Capital », un fonds conçu pour faciliter l’accès au financement pour les petites et moyennes entreprises (PME) sénégalaises.
Oyass Capital est initié par le Fonds souverain d’investissements stratégiques (FONSIS) du Sénégal, un organisme public. Il a pour objectif de faciliter l’accès au financement en capital pour les PME sénégalaises, stimuler la croissance économique et ainsi impacter durablement la création d’emplois et de richesses, a indiqué FONSIS. Pour son démarrage, Oyass Capital a mobilisé 35 milliards de francs CFA (plus de 50 millions d’euros) auprès de la BM, l’État du Sénégal et la Banque allemande du Développement (KfW) qui agit pour le compte du gouvernement fédéral allemand.
La contribution de la KfW fait partie de l’initiative allemande « Compact with Africa » (« Pacte avec l’Afrique ») lancée en 2017 par l’Allemagne lors de sa présidence du groupe des pays industrialisés et émergents (G20). Cette initiative vise à doper les investissements privés dans les pays d’Afrique qui « s’engagent à lutter contre la corruption, à promouvoir la sécurité juridique et à viser la bonne gouvernance », selon le ministère fédéral allemand des Affaires étrangères.
Oyass Capital devrait mobiliser 15 milliards FCFA (plus de 20 millions d’euros) auprès du secteur privé et des « investisseurs d’impact » pour atteindre « la taille cible » de 50 milliards FCFA (plus de 75 millions d’euros), a ajouté FONSIS. Son déploiement marque « le début d’une nouvelle ère pour les PME sénégalaises », a-t-on souligné. « L’objectif visé par Oyass Capital est de créer des champions nationaux parmi les PME démontrant un fort potentiel de croissance et de création de valeur », a déclaré Abdoulaye Diouf Sarr, l’administrateur du FONSIS, cité par la presse locale.
Épine dorsale de l’économie sénégalaise, les PME, y inclus les très petites entreprises, représentent 98 pour cent des entreprises au Sénégal. Néanmoins, elles ne bénéficient que de 9 pour cent des crédits accordés aux entreprises, ce qui les empêche d’investir et de se développer et donc de créer de nouveaux emplois, selon une note de l’agence allemande de coopération internationale (GIZ). En 2021, leur déficit de financement était estimé à plus de 800 milliards FCFA (1,2 milliard d’euros), en rapport avec la frilosité du système financier national à satisfaire leurs demandes de crédit, d’après le gouvernement sénégalais.
Avec dpa-news