Le rapport intitulé « Transparence fiscale en Afrique 2022 », qui couvre 38 pays africains, documente les progrès réalisés par les pays du continent dans la lutte contre l’évasion fiscale et d’autres flux financiers illicites grâce à la transparence et à l’échange d’informations à des fins fiscales, a-t-on expliqué. L’Initiative Afrique est un partenariat entre le Forum mondial sur la transparence et l’échange d’informations à des fins fiscales (le Forum mondial), qui réunit 33 pays africains et 16 partenaires, dont la BAD, la Commission de l’Union africaine, l’Union européenne et les gouvernements de la Suisse et du Royaume-Uni. Cinq pays non membres ont participé à l’étude réalisée dans le cadre du rapport.
Selon Zayda Manatta, responsable du secrétariat du Forum mondial, les pays africains continuent de subir des pertes importantes dues aux flux financiers illicites, dont le montant est estimé entre 50 et 80 milliards de dollars chaque année. « La pandémie de Covid-19 a plongé 29 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté, donc une réduction significative des flux financiers illicites permettrait de débloquer des ressources dont l’Afrique a grandement besoin », a souligné Manatta. Bien que les conclusions du rapport soient positives, les pays africains devraient accroître leur utilisation des outils de transparence fiscale, a-t-elle recommandé.
Par exemple, bien que 15 pays aient envoyé, en 2021, des demandes d’informations fiscales, 92 pour cent de ces demandes émanaient de quatre pays (Kenya, Tunisie, Algérie et Nigeria). Elle a exhorté les pays africains à recourir davantage aux demandes d’informations. Elle a également insisté sur la nécessité de mettre en place un système d’échange automatique d’informations. « Des efforts supplémentaires doivent être déployés en Afrique pour accroître la participation des femmes aux activités de renforcement des capacités », a-t-elle relevé, soulignant que, dans le monde, 50 pour cent en moyenne des participants aux formations de renforcement des capacités sont des femmes, contre 40 pour cent en Afrique.
Avec dpa-news