Sécurité régionale: Le président ghanéen appelle à agir contre les coups d’État

Il considère que « certaines entités étrangères considèrent les coups d’État en Afrique comme un moyen de renforcer leurs ambitions régionales ».

« Les déclarations condamnant les coups d’État, si elles ne sont pas suivies d’actions correspondantes, n’aboutiront à rien », a déclaré le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, en marge de la 59e Conférence de Munich sur la sécurité (MSC). « Certains aspirent encore à un régime autoritaire et personnel, car ils prétendent que l’Afrique est sous-développée et que la démocratie est lourde », a-t-il poursuivi dans un discours prononcé lors d’un événement organisé en marge de la MSC.

Il a qualifié de facteur contributif « l’implication étrangère » dans la fomentation de changements anticonstitutionnels, « souvent en faveur de gouvernements répressifs, d’intérêts économiques étrangers et d’autres avantages géopolitiques potentiels ». « Certaines entités étrangères considèrent les coups d’État en Afrique comme un moyen de renforcer leurs ambitions régionales », a-t-il ajouté. « À ce titre, elles se livrent à toutes sortes de campagnes de désinformation pour dénigrer l’autorité des gouvernements démocratiquement élus et susciter des protestations de l’opposition ».

En Afrique, les militaires auteurs de coup d’État sont condamnés et suspendus des organismes continentaux, a noté le président ghanéen. Il a déploré que les civils qui parviennent à des fins similaires « en manipulant les constitutions » ne le soient pas. De nombreux décideurs internationaux de haut rang ont participé à la 59e MSC, notamment des chefs d’État et de gouvernement, des ministres de la défense et des affaires étrangères, ainsi que des personnalités du monde universitaire, des affaires et de la société civile.

Créée en 1963, la MSC s’appelait initialement « Rencontre internationale de la défense ». Après la fin de la guerre froide, son fondateur Ewald Heinrich von Kleist a décidé de l’élargir aux pays qui n’avaient pas encore fait partie du monde occidental. Ces dernières années, suite aux révolutions arabes, des leaders du Proche et du Moyen-Orient sont venus à Munich, « ce qui a non seulement donné lieu à des discussions controversées, mais aussi à des opportunités de dialogue supplémentaire », estiment les organisateurs.

Avec dpa-news