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Le Conseil de sécurité de l’ONU appelle à des «pauses humanitaires» à Gaza

Sortant du silence pour la première fois en plus d’un mois de guerre entre Israël et le Hamas, le Conseil de sécurité de l’ONU jusqu’ici divisé a appelé mercredi à des « pauses humanitaires » de quelques jours dans la bande de Gaza.

La résolution rédigée par Malte, adoptée par 12 voix pour et 3 abstentions (États-Unis, Royaume-Uni, Russie), « appelle à des pauses et couloirs humanitaires étendus et urgents pendant un nombre de jours suffisants » pour permettre d’apporter une aide humanitaire aux civils de Gaza.

Cette formulation soulève la question du nombre de jours qui serait considéré comme « suffisant ». Une précédente version du texte vue par l’AFP réclamait une pause initiale de cinq jours consécutifs dans les 24 heures suivant l’adoption de la résolution. « Il faut que ce soit suffisamment long pour nous permettre de mobiliser les ressources – une fois que nous aurons suffisamment de carburant – pour apporter à la population ce dont elle a besoin », a commenté mercredi Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU, refusant d’entrer dans plus de détails.

Les résolutions du Conseil de sécurité sont contraignantes, elles constituent le droit international, et sont censées être respectées par tous les membres de l’ONU comme l’ont rappelé plusieurs membres, souligne notre correspondante à New York, Carrie Nooten. Avant la fin de la réunion, Israël avait déjà fait savoir qu’il continuerait les combats tout en « respectant le droit international ».

La résolution, qui insiste à presque tous les paragraphes sur la situation des enfants, « exige que toutes les parties respectent leurs obligations en vertu du droit international, surtout concernant la protection des civils, en particulier des enfants ». Elle « appelle » également à la « libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages détenus par le Hamas et d’autres groupes, en particulier les enfants », sans condamner l’attaque sanglante du mouvement palestinien contre Israël le 7 octobre, qui a fait environ 1 200 morts selon les autorités israéliennes.

« 5 000 enfants ont été tués dans la bande de Gaza : c’est une tache sur le front du Conseil de sécurité. Ils auraient dû agir il y a longtemps… Mais nous voulons néanmoins sauver les centaines de milliers d’enfants et de civils restants. C’est pourquoi cette résolution constitue un petit pas dans la bonne direction. Aucun cessez-le-feu n’a été demandé, mais c’est un pas dans cette direction », a déclaré l’ambassadeur palestinien, Riyad Mansour.

Silence et inaction

Le Conseil de sécurité avait tenté en vain de réagir d’une seule voix, après l’attaque du Hamas et le pilonnage de Gaza en représailles par Israël, des bombardements qui ont désormais fait au moins 11 500 morts, dont 4 710 enfants selon le ministère de la Santé du Hamas.

Exposant au grand jour ses divisions de longue date sur le dossier israélo-palestinien, le Conseil avait rejeté coup sur coup en octobre quatre projets de résolution, rejets marqués notamment par des vétos russe et chinois d’un côté, américain de l’autre, sur des textes concurrents.

Face à l’incapacité à agir du Conseil, chargé du maintien de la paix internationale, l’Assemblée générale avait pris le relais, adoptant le 27 octobre à une très large majorité un texte non contraignant réclamant une « trêve humanitaire immédiate ». Les États-Unis et Israël avaient voté contre cette résolution qui ne mentionnait pas le Hamas.

Les dix membres non permanents du Conseil de sécurité avaient lancé en parallèle de nouvelles négociations qui se sont engluées sur la façon d’appeler à une interruption de la guerre, entre « cessez-le-feu humanitaire », « trêve » ou « pause ». Les États-Unis se sont notamment opposés à toute référence à un cessez-le-feu, selon des sources diplomatiques.

Avant que les négociations sur le dernier texte de Malte n’aboutissent enfin : un texte « équilibré et opérationnel pour répondre à une partie de la crise actuelle, les besoins immédiats des enfants touchés », a commenté l’ambassadrice maltaise Vanessa Frazier.

 

(et avec AFP)

 

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